mercredi 10 novembre 2010

Stupide, opprimée, dénuée de personnalité... Le cliché de la femme soumise

La notion de "soumission" a très mauvaise presse de nos jours... Si mauvaise presse, qu'il peut-être intellectuellement difficile de se revendiquer comme "femme soumise".

En tant que musulmane, nous sommes pourtant sensées être soumises à deux autorités :

1/ Dieu ;
2/ Notre mari si nous en avons un.

Dans cet ordre.

L'association NPNS a contribué à donner une très mauvaise image de la femme soumise... mais cette image existait depuis longtemps déjà. Elle existe depuis que le féminisme existe.

Examinons cette mauvaise image de plus près.

Dans l'imaginaire collectif, qui est imbibé de féminisme, la femme soumise a trois caractéristiques :

1/ C'est une femme stupide.
Une imbécile. Une crétine des Alpes.

2/  C'est une femme opprimée.
Une victime de la tyrannie masculine. Une écrasée de la vie qui souffre sous le pouvoir injuste de son méchant mari.

3/ C'est une femme sans personnalité.
Une carpette sans goût et sans saveur, totalement fade. Elle n'a aucun charisme, aucune aura, aucun charme : en termes de magnétisme, c'est l'équivalent d'un cachet d'aspirine.

Le premier point (femme stupide) repose sur le présupposé que pour choisir de se soumettre, il faut être idiote.
Le second point (femme opprimée) repose sur le présupposé que personne ne choisit de se soumettre, donc que la femme soumise ne choisit pas d'obéir, elle obéit parce qu'elle a peur, parce qu'elle n'a pas le choix, parce qu'elle est une victime.

Nous avons donc - déjà - une contradiction.

Si la femme soumise est une femme opprimée, elle n'est pas stupide, et si elle est tellement stupide qu'elle choisit d'être soumise, elle n'est pas opprimée. On ne peut être opprimé que par une autorité que l'on refuse.

Mais si se soumettre à Dieu, et à son mari, est un choix libre... un choix délibéré... un choix conscient... un vrai choix.... un choix volontaire...

On peut déjà supprimer la notion "d'oppression" de l'image de la femme soumise.

Et si se soumettre à Dieu, et à son mari, est un bon choix... un choix qui mène vers le Paradis...

On peut aussi supprimer la notion de "stupidité" de l'image de la femme soumise.

Choisir de faire ce qui nous permet de jouir d'un bonheur infini pour l'éternité, ce n'est pas de la stupidité, c'est au contraire la plus haute sagesse.

Il nous reste "sans personnalité".

Cette troisième pseudo-caractéristique résulte d'une confusion.

Une musulmane soumise n'est pas soumise à n'importe qui, ni à tous et à toutes.

Elle n'est soumise qu'à deux autorités :

1/ Dieu ;
2/ Son mari.

Et c'est précisément parce qu'elle obéit à ces deux autorités-là qu'elle trouve la force de résister à tous ceux qui cherchent à la contrôler, à la dominer...

Le croyant ou la croyante tire sa force de révolte contre tous les Pharaons du monde de sa soumission à Dieu.

Et la musulmane mariée qui est réellement soumise à son mari, tire de cette soumission la force de résister aux pressions exercées sur elle par la mode, les femmes, les autres hommes, la société dans laquelle elle vit, le qu'en-dira-t-on, etc.

Plus on est soumis d'un côté, plus on est rebelle de l'autre.

Inversement, plus on se soumet au Diable, à ses passions, etc., plus on se révolte contre Dieu...

Toute rebellion est la contre-partie d'une soumission ; toute soumission est la contre-partie d'une rebellion.

2 commentaires:

  1. Tu écris "Plus on est soumis d'un côté, plus on est rebelle de l'autre.". C'est un oxymore identique aux slogans du dictateur "Big Brother" dans le roman 1984, genre "le savoir c'est l'ignorance" ou "la liberté c'est l'esclavage".
    Les gens qui confondent une chose et son contraire sont ainsi conditionnés à être soumis à un despote, réel ou imaginaire.

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    1. Bonjour,

      "le savoir c'est l'ignorance" est en effet une contradiction au sens strict. (On réserve le terme d'oxymore à des expressions nominales telles que "clarté obscure"...)

      Mais quand je dis "plus on est soumis D'UN CÔTE, plus on est rebelle DE L'AUTRE", ce que je dis n'est, au grand maximum, qu'un paradoxe.

      Confondre une chose et son contraire, c'est prétendre que la liberté est un esclavage, ou dire "la lumière, c'est la nuit" ; mais dire que la soumission à Dieu est une révolte contre le Diable, et réciproquement, ce n'est, au bout du compte, qu'un constat de bon sens qui a perdu son statut d'évidence...

      Mais bon, il n'y a pire sourd que celui qui ne veut entendre.

      Enfin niveau logique, vous repasserez. Ou peut-être que vous n'avez pas lu tout l'article ?

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