samedi 13 novembre 2010

Manque de logique

La logique est une faculté naturelle chez l'être humain, mais on peut très bien voir la se perdre et s'atrophier sous certaines croyances erronées qui la sabotent... ou simplement parce qu'on ne fait aucun effort pour s'en servir correctement.

Beaucoup de musulmans raisonnent mal. Ils raisonnent trop vite, sans faire preuve de rigueur. Bref, ils ne font preuve que de peu, ou de pas, de logique.

Quand les individus qui composent une communauté raisonnent mal, que peut-on espérer pour cette communauté ? Toutes les promesses de Dieu aux croyants sont des promesses faites à des gens qui réfléchissent. Sous-entendu : qui réfléchissent bien. Si les croyants se mettent à dérailler, à enfiler sophisme sur sophisme, la promesse de Dieu ne les concerne plus, et il ne faut pas s'étonner qu'Il leur refuse ce qu'Il avait promis "aux gens qui réfléchissent".

Ces considérations étant très générales, passons tout de suite à un exemple...

Certains musulmans argumentent en faveur de la possession par les djinns en se servant de ce verset :

34:46: Dis: ‹Je vous exhorte seulement à une chose: que pour Dieu vous vous leviez, par deux ou isolément, et qu'ensuite vous réfléchissiez. Votre compagnon (Muhammad) n'est nullement un possédé : il n'est pour vous qu'un avertisseur annonçant un dur châtiment›.  

Parce que Dieu a dit "Votre compagnon n'est nullement un possédé" ils en "déduisent" (en réalité ce n'est pas une déduction) que la possession est une réalité !

Est-ce logique ? ça ne l'est pas !

Certes, certains énoncés présupposent certains faits...

Par exemple dire "Paul a arrêté de fumer" présuppose que Paul fumait avant. Ou "les féministes sont comme les femmes, mais encore plus méchantes" présuppose que les femmes sont méchantes. Ou "Pourquoi avez-vous tué votre voisin  ?" est une question qui présuppose que l'interlocuteur a tué son voisin. Ou "Comment fais-tu pour faire des tartes aussi délicieuses ?" présuppose que l'interlocuteur, ou l'interlocutrice fait des tartes délicieuses.

Mais un énoncé tel que "ce A n'est pas un B" (Votre compagnon n'est pas un possédé, cette maison n'est pas un oiseau, ou ce chat n'est pas un chien, ou ce cygne n'est pas une poule, ou cet objet volant non identité n'est pas un vaisseau d'extraterrestre) ne présuppose rien - sauf bien sûr qu'il existe un "A".

Il existe une maison.
Il existe un chat.
Il existe un cygne.
Il existe un objet volant non identifié.
Et bien sûr, "votre compagnon" existe.

La seule information supplémentaire que l'on peut tirer de "ce A n'est pas un B", c'est que certaines personnes croient, affirment que ce A est un B.

Certains s'imaginent que cette maison est un oiseau, que ce chat est un chien, ou que ce cygne est une poule. Ils se l'imaginent... et ils ont tort.

Et c'est pour réfuter leur croyance erronée qu'on affirme : "Ce A n'est pas un B". La négation sert à cela : à contredire un énoncé précédent, qui peut rester sous-entendu.

Pour que ce soit plus clair, passons par un exemple...

Imaginons un dialogue entre deux touristes qui se promènent au bord du Loch Ness :
Soudain, l'un dit à l'autre :
- Là ! Regarde ! C'est le monstre du Loch Ness !
L'autre répond :
- Non. Ce n'est pas le monstre du Loch Ness. C'est une otarie.

Est-ce que cette phrase "Ce n'est pas le monstre du Loch Ness. C'est une otarie" dans la bouche du deuxième touriste, implique que ce deuxième touriste est convaincu, persuadé, sûr que le monstre du Loch Ness existe ?... Pas du tout.

Peut-être que le deuxième touriste croit à l'existence du monstre du Loch Ness.
Et peut-être qu'il n'y croit pas.

Ou imaginons le même dialogue entre deux marins.
- J'en suis sûr ! C'était une sirène !
- Ce que tu as vu, ce n'était pas une sirène, répond l'autre. C'était un dauphin.
A partir de ce dialogue, peut-on affirmer que le marin numéro deux croit à l'existence des sirènes ? On ne le peut pas.

Peut-être que deuxième marin croit à l'existence des sirènes...
Et peut-être que le deuxième marin ne croit pas à l'existence des sirènes.

Le fait que Dieu dise dans le Coran "Votre compagnon n'est nullement un possédé" n'implique donc absolument pas que la possession soit une réalité. Ce verset ne présuppose rien ni pour, ni contre l'existence des possédés. C'est un verset qu'on ne peut utiliser ni pour, ni contre la thèse de la possession par les djinns.

1 commentaire:

  1. Salam alikoum, je suis assez d'accord avec vous sur le fait que la possession est une invention de l'esprit. Ce qui m'a "fait mal à la tête" c'est toute votre explication, qui, croyez moi, n'est pas du tout persuasive. Comme vous dîtes, ce verset est loin de prouver que la possession est une réalité et il suffit de bien le lire pour le comprendre. En effet Dieu dit : "Votre compagnon n'est nullement possédé", cela veut tout simplement dire que les gens disaient que Mohammed ahlihi salat wa salam était possédé, mais que ça n'était pas le cas, c'est tout. Ce verset ne veut pas dire que la possession existe, il veut dire que Mohammed (sws) n'est pas en train de délirer. Ca parait tellement évident. Sur ce salam et merci de combattre la superstition même si je pense que vous vous compliqué la tâche.

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